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Les Atrides
Les Choéphores

1991

D'Eschyle.

Traduction d'Ariane Mnouchkine.

Mise en scène d'Ariane Mnouchkine, musique de Jean-Jacques Lemêtre, décor de Guy-Claude François avec les sculptures d’Erhard Stiefel, costumes de Nathalie Thomas et Marie-Hélène Bouvet.

Création des CHOÉPHORES le 23 Février 1991 à la Cartoucherie. Pièce jouée en alternance avec les deux précédentes.

286 700 spectateurs.

© Michèle Laurent
© Michèle Laurent
© Michèle Laurent
© Michèle Laurent
© Michèle Laurent
© Michèle Laurent
© Michèle Laurent
© Michèle Laurent
© Michèle Laurent
© Michèle Laurent

Tournée

1992 :
à Amsterdam, Holland Festival ;
à Essen, Theater der Welt ;
à Gibellina, Festival Orestiadi ;
à Berlin, Berliner Festspiele ;
à Lyon, TNP ;
à Toulouse, Le Sorano ;
à Montpellier, Le Printemps des Comédiens ;
à Bradford, European Art Festival ;
à Montréal, Festival des Amériques ;
à New York, Brooklyn Academy of Music.

1993 :
à Vienne (Autriche), Wiener FestWochen.

Retrouvez le détail de ces dates dans la carte autour du monde

L'histoire des Choéphores

                              © Michèle Laurent

 

Oreste est rentré à Argos avec Pylade pour venger son père, comme le dieu de Delphes, Apollon, le lui a imposé. Entre une troupe de porteuses de libations (les jeunes femmes étrangères qui forment le chœur), qu'accompagne Électre : Clytemnestre a fait un mauvais rêve, et tente de se concilier le mort en faisant déverser des offrandes sur le tombeau d'Agamemnon. 

La prière d'Électre et du chœur tourne à la malédiction lancée contre Clytemnestre. Le frère et la sœur se reconnaissent et en appellent au mort. Oreste annonce comment il va, par ruse, venger Agamemnon : il s'introduira avec Pylade dans le palais en se faisant passer pour un étranger venu annoncer la mort d'Oreste. Grâce à l'appui du chœur et à sa nourrice, qui va tromper Égisthe en lui demandant de venir entendre les étrangers sans sa garde, il vient à bout de l'usurpateur. Clytemnestre, alertée, rencontre son fils, le supplie. Il la tue. Les Érinyes, qu'il est le seul à voir, se mettent à le torturer mentalement ; il s'enfuit pour Delphes.

Pierre Judet de la Combe

Texte écrit pour ce site en novembre 2003

Pas de réponse ou l'appel du mort (1)

Où se passent ces Choéphores ? Ces Euménides ? Elles se passent il y a très longtemps, dans des pays de pierres où n'avons jamais été. Et cependant, pour notre peine, nous subissons ces duretés, ces noirceurs nous assombrissent, ces poisons nous enivrent aujourd'hui, cette année même. D'une part, ce sont des événements qui ont eu lieu il y a des millénaires, avant notre culture, avant notre histoire. D'autre part, ces terreurs ont en nous leurs pareilles. Ils sont encore en nous ou tout près de nous, ces violents états de l'âme, qui nous bouleversent, nous désordonnent, sont plus forts que nous, font de nous en nous-mêmes des exilés, des affolés, des obsédés, ce sont ces affreux inconnus, que, dans notre égarement, nous appelons deuil, mélancolie, haine, soif de vengeance, comme si, avec des mots pour les nommer nous espérions brider leurs impensables déchaînements.

Mais qu'est-ce que ça veut dire "haine" ? La haine c'est quand Electre et ses esclaves ne peuvent pas s'arrêter une minute de penser à la personne qui leur fait le plus mal, c'est l'amour noir, c'est un tel désir, une faim, qui nous dévore, un 

attachement fou à la mort. Nous ne savons pas ce qui lui ferait plaisir. L'apaiserait. Chacun ses rites différents, chacun selon sa culture, son temps, son histoire, ses manies. Mais les chutes du cœur dans le gouffre de la poitrine, les brûlures et le gel magique de la chair, les vertiges, les torrents de larmes, nous tous les êtres humains, nous les connaissons, comme si nous n'avions qu'un seul corps, une seule scène de chair pour souffrir. (.../...)

Hélène Cixous

Extrait de Les Atrides : Les Choéphores, Les Euménides,

Théâtre du Soleil, 1992.

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