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Siah Bâzi

Comédie populaire d'Iran

du 11 au 29 janvier 2006

Siah Bâzi, les ouvriers de joie

Un film documentaire de Maryam Khakipour

Avec Saadi Afshar, Reza Arabzadeh, Ardeshir Sohrabi, Fatemeh Shadizadeh, Saleh Panahi, Leïla Mohamadi, Raheleh Hadadi, Ahmad Mehrabi, Behrouz Taghvaei Montage Louis Bastin

Suivi de 

Saadi, agence de gaieté

Spectacle comique improvisé en persan surtitré

Direction de troupe et décor Saleh Panahi

Mise en scène Hassan Azimi

Avec Saadi Afshar dans le rôle du Noir
et Hassan Azimi, Mahindokht Boujar, Raheleh Hadadi, Mohsen Magami, Ahmad Mehrabi, Leïla Mohamadi, Hossein Ranghindvand, Fatemeh Shadizadeh, Behrouz Taghvaei

Musique Afshar, Bâhar

 

© Archives Cie O T'aim - Maryam Khakipour
© Archives Cie O T'aim - Maryam Khakipour
© Archives Cie O T'aim - Maryam Khakipour
© Archives Cie O T'aim - Maryam Khakipour
© Archives Cie O T'aim - Maryam Khakipour

La tradition du Siah bâzi

Le Siah bâzi est une forme de théâtre comique populaire qui existe en Iran depuis la dynastie Safavide (17ème siècle) et qui se jouait sur les bassins dans les cours des maisons, lors de mariages ou de fêtes. Le Noir en est le personnage principal : un serviteur très fidèle à son maître et cependant, plein de malice, impertinent, qui contredit ses ordres et se révolte contre la classe dominante. Ce personnage au visage fardé improvise tous les soirs à partir de canevas jeux de mots et farces stigmatisant les injustices de la vie courante, critiquant par allusion l’ordre social, les personnalités en vue, mais sans toutefois attaquer de front le pouvoir. On pense généralement que le personnage du « Siah » trouve son origine dans un esclave africain perdu en Perse ou un gitan venu de l’Inde – un personnage décalé et ridicule auquel on pardonne sa liberté de parole et son indécence. La satire et la plaisanterie sont

 

donc ici, comme dans toute tradition vivante, aussi une arme, un instrument de vengeance narquoise contre les humiliations et les vexations subies par les classes inférieures. Comment ne pas penser à Arlequin et à la Commedia dell’arte, mais encore vivante, devant nous, loin de toute reconstitution ? Exemple : la désinvolture avec laquelle un acteur, lorsque son partenaire lui adresse sa tirade, peut sortir de scène pour aller régler la chanson de la scène suivante avec les musiciens, aller boire une gorgée de thé en coulisse et revenir sans décontenancer son partenaire, sortir de son personnage historique pour se lancer dans un commentaire ayant trait à l’actualité, vider une querelle avec un autre acteur puis revenir ensuite dans le fil de l’action…

(Extrait du dossier du spectacle)

Les ouvriers de joie

 

Siah Bâzi, les ouvriers de joie

 

Théâtre Nasr, Téhéran. Dans une rue dédiée autrefois à la fête et aux spectacles, un dernier théâtre résonne encore d’éclats de rire. C’est ici que les couches populaires viennent écouter l’Arlequin de Téhéran. À partir de canevas traditionnels, il improvise des allusions bouffones moquant l’actualité et les problèmes du quotidien. Il ne porte pas de masque, son visage est fardé de suie – d’où lui vient son nom de Siah, c’est-à-dire « Noir ».

ll y a un an et demi, les autorités décident de fermer le Théâtre Nasr, du jour au lendemain. Chassés de ce lieu où ils travaillaient depuis leur enfance, les comédiens du Siah Bâzi (jeu du noir) se retrouvent désemparés, sans avenir : « Ils nous ont arraché la joie, ils nous ont tout pris ».

Cette fermeture se produit alors que Maryam Khakipour est en train de tourner un film documentaire sur les derniers survivants de cet art. Le film Siah Bâzi, les ouvriers de joie montre la fin du Théâtre Nasr et le désarroi de ses acteurs.

Coup de cœur du jury Guimet au Festival du film asiatique de Vesoul 2005. Coproduction Play Film / AB7 / Maryam Khakipour. Avec l’aide du Centre National de la Cinématographie et le soutien de la PROCIREP – Société des Producteurs et de l’ANGOA-AGICOA.

 

 

Saadi, agence de gaieté

 

La pièce : après la fermeture de leur théâtre, les comédiens dispersés émigrent à l’étranger dans l’espoir d’y trouver des petits boulots et une meilleure vie... À l’étranger, ils perdent leurs dernières illusions. Alors, pour survivre, il ne leur reste plus qu’une solution : remettre leurs vieux costumes, exercer leur talent, improviser, jouer, faire rire !

Le spectacle créé pour leur venue au Théâtre du Soleil, réunit une douzaine de comédiens et de musiciens. Il raconte de manière comique leur propre histoire : celle d’une troupe d’acteurs orphelins de leur théâtre qui vient trouver un éphémère refuge au Théâtre du Soleil.

Coproduction Théâtre du Soleil, avec le soutien de la EEG-Cowles Foundation, d’Air France, du service cul- turel de l’ambassade de France à Téhéran, et la complicité du Théâtre du Rond-Point et du Musée Guimet. La pièce a été traduite en vue de son surtitrage grâce à une bourse de la Maison Antoine Vitez (Centre inter- national de la Traduction Théâtrale à Montpellier).

« Notre métier c’est comme le monde, comme un citron sucré : au début très doux, à la fin très amer. » Saadi Afshar

"Le jeu du noir"

Saadi Afshar est l’un des derniers maîtres de la tradition iranienne du Siah bâzi – littéralement : le Jeu du noir, sorte de commedia dell’arte qui se jouait lors de mariages ou de fêtes (sous les Safavides, on recouvrait de planches le bassin de la cour pour en faire une scène). Le visage entièrement fardé de suie, la voix éraillée inimitable (il ne peut s’en défaire quand il arrête de jouer), le Noir improvise, en partant de canevas traditionnels, des satires truffées d’allusions à l’actualité. On pense que cet Arlequin iranien trouve son origine dans un esclave africain perdu en Perse ou un gitan venu de l’Inde.

Saadi revient à Paris quinze ans après sa première visite pour nous raconter l’émouvant destin des acteurs du Siah bâzi, dont le théâtre vient d’être fermé à Téhéran et qui viennent trouver refuge au Théâtre du Soleil.

 

Les dimanche 15 et 22 janvier, les représentations seront suivies de concerts mêlant à la tradition musicale persane celle du rebetiko d’Asie mineure.

 

« Saadi agence de gaieté est un véritable petit miracle scénique. » Telerama — janvier 2006

« En ouverture, le public découvre « Siah Bâzi, les ouvriers de joie », le documentaire de Maryam Khakipour. La suite, c’est comme si les acteurs s’échappaient de l’écran. Saadi Afshar apparaît, face noire, sur scène. Autour de lui, ses camarades, tous vétérans du Siah Bâzi. » Le Temps (Suisse) — 31 janvier 2008

« On rit aux pitreries du Noir, on frémit au son du zarb et du violon , on admire l’énergie que véhiculent les comédiens » Le Monde 2 — Simon Roger 20 janvier 2007

Visitez le site de la Cie O T'aim.

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