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Notre vie dans l'art

Conversations entre acteurs du Théâtre d’Art de Moscou pendant leur tournée à Chicago, Illinois en 1923

du 6 décembre 2023 au 3 mars 2024

Dans le cadre du Festival d’Automne 2023

Écriture et mise en scène Richard Nelson
Traduction Ariane Mnouchkine

Avec les comédiens du Théâtre du Soleil : Shaghayegh Beheshti, Duccio Bellugi-Vannuccini, Georges Bigot, Hélène Cinque, Maurice Durozier, Clémence Fougea, Judit Jancso, Agustin Letelier, Nirupama Nityanandan, Tomaz Nogueira, Arman Saribekyan

Infos

Représentations

du 6 décembre au 11 février
du mercredi au vendredi à 19h30
le samedi à 15h
le dimanche à 13h30
Relâches exceptionnelles les 24 et 31 décembre & les 3 et 4 janvier
du 12 février au 2 mars
le vendredi à 19h30
le samedi à 15h
le dimanche à 13h30
Samedi 24 février la représentaiton sera exceptionnelement à 19h30

Durée du spectacle

durée estimée 2h15

Prix des places

35 € (Individuels)
25 € (Collectivités, demandeurs d’emploi)
15 € (Étudiants - de 26 ans et scolaires)

Location

Individuels
01 43 74 24 08, tous les jours de 11h à 8h
Collectivités et groupes d'amis (10 et+)
01 43 74 88 50, du lundi au vendredi de 11h à 18h
En ligne
Théâtre OnlineFnac
Répétitions Notre vie dans l'Art - Cartoucherie, novembre 2023 © Vahid Amanpour
Répétitions Notre vie dans l'Art - Cartoucherie, novembre 2023 © Vahid Amanpour
Répétitions Notre vie dans l'Art - Cartoucherie, novembre 2023 © Vahid Amanpour
Répétitions Notre vie dans l'Art - Cartoucherie, novembre 2023 © Vahid Amanpour
Répétitions Notre vie dans l'Art - Cartoucherie, novembre 2023 © Vahid Amanpour
Répétitions Notre vie dans l'Art - Cartoucherie, novembre 2023 © Vahid Amanpour
Répétitions Notre vie dans l'Art - Cartoucherie, novembre 2023 © Vahid Amanpour
Répétitions Notre vie dans l'Art - Cartoucherie, avril 2023 © Michèle Laurent
Répétitions Notre vie dans l'Art - Cartoucherie, avril 2023 © Michèle Laurent

À propos

En période de troubles politiques et de tensions mondiales, immanquablement, un gouvernement tentera de forcer ses artistes à prendre son parti, même si cette “prise de parti” va à l'encontre des croyances et des ambitions les plus profondes des artistes. Tous les artistes naviguent sur ces mers. Parfois, ces mers sont calmes, parfois il y a des tempêtes. Dans ces moments difficiles, certains survivront, d'autres capituleront, d'autres encore chavireront.
 
Le sous-titre de Notre vie dans l’Art, Conversations entre acteurs du Théâtre d’Art de Moscou pendant leur tournée à Chicago, Illinois en 1923 reflète l’ambition de la pièce : présenter une série de conversations tenues par un groupe d’acteurs russes au sein d’une compagnie de théâtre, sur le cours d’une journée, alors qu’ils sont loin de chez eux et que des dangers politiques et financiers font pression sur eux de tous côtés.

Il s’agit d’une journée spéciale : le 25e anniversaire de la création de leur théâtre – alors, dans une pension familiale de Chicago, lors d’un dîner de fête et du traditionnel kapustnik, Constantin Stanislavski et ses acteurs mangent, boivent, s’inquiètent, chantent, font des blagues, portent des toasts, s’embrassent, font des sketchs, sans jamais oublier leur situation fragile et précaire, et le futur qui les attend, en Russie ou en Amérique.

Notre vie dans l'Art s'inspire de la tournée historique du Théâtre d'Art de Moscou en Amérique en 1923-1924, où « la compagnie de Stanislavski était attendue avec une impatience fébrile. L'immense théâtre était littéralement bondé jusqu'aux portes, et il y avait un débordement dans le hall — ou plutôt, une cohue de ceux qui ne pouvaient pas obtenir de place debout. À l'intérieur se trouvaient les trois mondes — théâtral, social et russe ». John Cobrin, The New York Times, extrait de sa critique de l'ouverture du Théâtre d’Art de Moscou à New York, le 9 janvier 1923

Lettre au public

Le Théâtre du Soleil est heureux et fier de vous annoncer son prochain spectacle : Notre vie dans l'Art, de Richard Nelson.

Je relis la lettre que je vous avais écrite pour annoncer Kanata, mis en scène par Robert Lepage, en octobre 2018. C’était avant la Peste. C’était avant la guerre. Comme elle nous paraît lointaine maintenant la  “crise” de Kanata. Comment pourrait-on, aujourd’hui, passer du temps à se quereller sur “A-t-on le droit de jouer l’Autre” alors que nous en sommes à hurler : “Arrêtez d’assassiner l’Autre” et que cet Autre, ce soi-disant Autre, nous crie : Ne comprendrez-vous donc jamais que je suis vous !

Je voudrais dire ici toute l’admiration que j’éprouve depuis longtemps pour l’œuvre de Richard Nelson, dramaturge américain reconnu aux États-Unis, dont la notoriété en France est encore naissante mais dont le travail étonnant ne saurait rester confidentiel plus longtemps chez nous, ni par sa forme vraie et populaire ni par son contenu chaque fois plus bouleversant. Certains d’entre vous auront déjà fait le lien entre le titre de la pièce et celui du célébrissime livre de Constantin Stanislavski : Ma Vie dans l’Art. Et en effet, le spectacle, mis en scène par Richard Nelson lui-même, raconte un dimanche très particulier de la vie de la troupe du Théâtre d’Art de Moscou lors de sa tournée au États-Unis en 1923. Oui, alors que la Russie patauge dans le sang des Ukrainiens et de ses propres soldats et qu’elle jette dans ses cachots le meilleur d’elle-même, Richard Nelson invoque un groupe inoubliable, insurpassable, d’artistes, d’êtres humains, dont, il y a maintenant un siècle, la vie fut irrémédiablement tordue, ruinée, ravagée, par un système dont on avait espéré qu’il ferait le bonheur de l’humanité. Et qui, en quelques mois, avait transformé une immense respiration populaire en un laboratoire de poisons, de contentions et d’assassinats.

Ce message, vous vous en doutez, est, plus que jamais, un appel à agir vite. À venir vite.
En effet, depuis toujours, vous êtes nos hérauts. Aucune affiche, aucune publicité onéreuse, aucune critique journalistique n’a la même légitimité ni efficacité que ce qu’on appelle le bouche à oreille. C’est-à-dire vous.

Donc, une fois signalé, avec reconnaissance, le soutien constant et sans faille du Festival d’Automne à Paris, c’est bien grâce à ceux d’entre vous qui viennent en éclaireurs dès le premier mois, dès la première semaine de représentations et qui, jusqu’à présent, aiment nos spectacles et le font immédiatement et puissamment savoir que le Soleil réussit à faire ce qui nous est absolument vital : jouer, dès le premier jour, devant une salle pleine.
Cette fois-ci, nous avons besoin de nos hérauts. Comme toujours, nous direz-vous. Oui, comme toujours et, chaque fois, de plus en plus.
Oui, nous vous appelons à être, dès le début, nos témoins. Des témoins de bonne foi, exigeants et sincères, qui pourront dire si, en ce monde chaotique et grimaçant que des peuples désespérés confient aux pires démagogues, notre spectacle ajoute de la division à la division, du mensonge au mensonge, de la haine à la haine, ou s’il respecte, comme c’est notre devoir, les lois essentielles, écrites ou non écrites, de l’amour de l’Humanité tout entière.

Nous vous attendons, nous vous espérons.
À très vite,

Ariane Mnouchkine, 2 octobre 2023

À lire

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