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La Grande Nuit du Kûtiyattam

Drame rituel, théâtre épique, opéra sacré et pantomime bouffonne du Kerala

2016

Le Théâtre du Soleil accueille la Troupe du Kerala Kalamandalam fondée en 1965 par feu Painkulam Rama Chakiar, direction Sri M.K. Raman Chakiar

15 acteurs et actrices vocalistes, percussionnistes, accessoiristes et maquilleurs

Extraits de l’Épopée du Ramayana et de Subhadradhananjaya

Dans le cadre de Namaste France et de la 20e édition du Festival de l’ImaginaireEn partenariat avec le Centre Mandapa, ARTA et avec la Maison des Cultures du Monde.

© Virginie Johan
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Le Kûtiyattam

Photo Roger Filipuzzi 

Le Kûtiyattam est souvent comparé à notre opéra. Les interprètes : hommes et femmes, jouent, dansent et psalmodient, soutenus par un trio de percussions multifonctionnelles. Cet ensemble miniature mais complet restitue à lui-seul la grandiose complexité d’un univers implacable se jouant des extrêmes dans tous les registres de l’expression dramatisée des émotions.

Autrefois, les 365 épisodes du Râmâyana se déroulaient comme un bréviaire apportant à chaque jour son lot de bénédictions et fertilité sur toute l’année. L’historicité du Kûtiyattam est attestée par ses références aux codes fondateurs du théâtre indien et la redécouverte d’une dizaine de pièces d’auteurs sanscrits sur feuilles de palmiers remontant au premier millénaire. Destiné à offrir aux castes supérieures la quintessence d’un art hiératique épuré de tout artifice, ce « théâtre-fleuve » à la vocation rituelle se vit construire son propre édifice à l’accès réservé :  le Kuttambalam, ou Théâtre du Temple, dont l’espace réunissait trois communautés pionnières de l’art de la scène : les Chakyar (acteurs), Nangyar (actrices) - aux performances démesurées chacune dans son domaine - et des maîtres-musiciens (Nambiar). Son acoustique étudiée était fidèle aux nuances modulées du tambour eddaka, aux fulgurances crépitantes des mizhavu, et au chant-parlé des acteurs : style vocal emprunté à la psalmodie védique dont les modes, ou « svara » (à l’image de notre chant Grégorien), véhiculent les sentiments dans leur plénitude désincarnée.

Par son ancienneté, le Kûtiyattam domine l’histoire du théâtre mondial et celle des spectacles traditionnels du Kérala d’où émergèrent les genres qui suivirent et s’en inspirèrent par la pantomime, la gestuelle, les costumes, les maquillages. Au cours des siècles, le patronage de généreux monarques à la fois poètes, hommes de scène, et mécènes, fut déterminant pour son évolution. Le plus éminent d’entre eux, Kulashekara Varma (10è siècle), avec la collaboration de Tholan, célèbre acteur de l’époque, marqua l’apogée de son histoire par deux œuvres majeures ; des extraits de l’une d’elles, Subhadrâdhananjaya, seront présentés au cours de cette Grande Nuit. Ils introduisirent aussi le Vidushaka (bouffon moraliste et chroniqueur), figure spectaculaire et de tous les temps, qui contribua à maintenir cet art dans une permanente actualité.

En 2001, le Kûtiyattam fut inscrit par l’Unesco au patrimoine des Héritages Immatériels de l’Humanité, oeuvrant ainsi à la survie d’un art menacé de disparition à brève échéance par son élitisme hyper-restrictif et la rigueur de ses techniques de jeu faisant appel à un engagement quasi absolu de la part de l’artiste.

La magie du Kûtiyattam rejoint l’essence-même de l’art dramatique où l’acteur, par un seul geste ou un simple regard, nous subjugue et, à la limite de la transe, nous transporte du terrifiant au merveilleux.

Le Kûtiyattam n’a pas été présenté en France depuis plus de 10 ans !

Milena Salvini, 2016

 

 

La Grande Nuit... à la Cartoucherie. Photo Virginie Johan

Lire la page consacrée au Kûtiyattam dans la partie Histoire et sources de notre site.

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